Félicitations aux gagnantes de la bourse John Peters Humphrey de l'année 2020
Christina Beninger
Candidate au doctorat
Université du Cap,
Afrique du Sud
Programme d’étude proposé
Titre de recherche : Combler le fossé de l’accès des femmes à la justice : les programmes sur la primauté du droit et leurs perspectives pour lutter contre la violence fondée sur le genre
​
Le droit international en matière de droits de la personne a évolué de façon significative afin de renforcer l’accès des femmes à la justice et de lutter contre la violence fondée sur le genre (VFG). Pourtant, l’écart entre le droit et la réalité que les femmes continuent de vivre dans la collectivité demeure énorme. Parmi les obstacles à la justice figure le puissant impact des normes sociales et culturelles qui sont discriminatoires à l’égard des femmes et qui perpétuent la VFG. En parallèle à cela, les programmes sur la primauté du droit (la réforme du secteur du droit et de la justice) sont devenus un mode de développement international dominant dans le monde entier, considérés comme essentiels pour promouvoir les droits humains, la justice et l’avancement. Toutefois, alors que l’érudition universitaire sur la règle de droit évolue, le lien entre cette dernière et le genre est remis en question et reste une question peu étudiée. Cette recherche (dont le titre original est Towards Bridging the Gap in Women’s Access to Justice: Rule of Law Programming and its Prospects for Combating Gender Based Violence) consiste en une étude qualitative menée dans deux pays dans le but d’explorer les perceptions et expériences des femmes en matière de justice, et la façon dont les initiatives de réforme de la règle de droit viennent combler les besoins liés à ces réalités. Cette recherche relie la théorie à la pratique afin de mieux comprendre les défis et les occasions à saisir entourant les programmes sur la primauté du droit, pour tenter de combler les lacunes dans l’accès des femmes à la justice dans les causes de violence fondée sur le genre.
Éducation :
LL.M., Université d’Essex, Royaume-Uni
LL.B., Université de Windsor
B.A., histoire et sciences politiques, Université Simon-Fraser
Karinne Lantz
​
Candidate au doctorat
Université Dalhousie
​
Programme d’étude proposé
​
Titre : Le rôle du droit international pour garantir le droit à la santé des populations vulnérables au Canada, en Australie et ailleurs
​
Malgré son importance, le droit à la santé est souvent considéré comme trop difficile à définir, à appliquer et à faire respecter. Ma thèse (dont le titre original est The Role for International Law in Securing the Right to Health for Vulnerable Populations in Canada, Australia, and Beyond) vise à surmonter ces difficultés et à déterminer comment le droit international peut être utilisé pour contribuer à garantir le droit à la santé. Se concentrant sur le Canada et l’Australie, elle aura toutefois des répercussions sur d’autres États. L’étude évaluera si le droit international a eu une incidence sur la manière dont le Canada et l’Australie abordent les obligations en matière de droit à la santé, en ce qui concerne d’abord les peuples autochtones et, si la portée le permet, d’autres populations vulnérables pour lesquelles il existe des instruments internationaux. Elle fera le lien entre la théorie et la pratique en définissant la manière dont le droit international peut être utilisé le plus efficacement pour garantir ce droit, particulièrement lorsque les obligations issues de traités peuvent être considérées comme non mises en œuvre. J’examinerai également comment les politiques intérieures – en particulier le recrutement de professionnels de la santé à l’étranger – affectent la réalisation de ces droits dans les pays d’où proviennent ces intervenants. Si le recrutement outre-mer peut contribuer à garantir ces droits ici au pays, il peut aussi le compromettre à l’étranger s’il draine les talents dans des collectivités qui disposent de ressources limitées pour faire face à d’importants problèmes de santé. Bien que le droit international n’oblige pas clairement les responsables des politiques de santé à prendre en compte les effets extraterritoriaux de leurs politiques sur les droits humains, ma thèse cherchera à montrer pourquoi, quand et comment il devrait pourtant le faire.
​
Éducation :
LL.M., Université de Cambridge
J.D., Université d’Ottawa
M.A., affaires internationales, Université Carleton
B.A., sciences politiques et développement international, Université Saint Mary’s
B.Sc., chimie, Université Saint Mary’s
​
Jessica Joly Hébert
​
Candidate au doctorat
Université de Paris Nanterre
​
Programme d’étude proposé
​
Titre : Le consentement et le droit de la responsabilité de l’État
​
On peut faire valoir que le consentement constitue la base d’un ordre juridique international dominé par les États puisque ces derniers sont libres d’établir des relations les uns avec les autres et d’accepter d’être liés par certaines obligations. Les États peuvent en outre exprimer leur consentement pour permettre à d’autres États de déroger à des obligations préalablement convenues. Bien que cela puisse être inévitable et justifié dans certaines circonstances, un consentement valablement donné et ses paramètres doivent être clairement circonscrits afin d’éviter les incertitudes et des abus potentiels. Deux domaines dans lesquels cela est encore plus pertinent sont les situations d’interventions par invitation en matière de droit sur le recours à la force et dans le contexte d’opérations maritimes d’application de la loi. Dans les deux cas, bien que plus particulièrement dans le premier, le consentement valable des États à certaines interventions peut ouvrir la voie à de nouvelles violations d’autres normes du droit international, comme le droit humanitaire et les lois relatives aux droits humains. La compréhension de ces questions permettra de mieux saisir l’impact que les gestes des États peuvent avoir sur le respect des normes de la plus haute importance. (Titre original : Consent in the Law of State Responsibility.)
​
Éducation :
LL.M., Université McGill
LL.B., Université de Montréal