Félicitations aux lauréats de la bourse John Peters Humphrey de l'année 2022
Yuri Alexander Romaña-Rivas
Étudiant au doctorat, (doctorat en droit civil (D.C.L.) - droit comparé), Faculté de droit de l'Université McGill
Programme d’étude proposé
Titre du projet de recherche : « À la poursuite du sommet de la montagne : quand la justice transitionnelle ne suffit pas. Le cas d’un système de justice transformative sur le plan racial pour les communautés noires racisées. »
Les communautés racisées qui ont été soumises à des systèmes d’oppression tels que l’esclavage, le colonialisme et le racisme structurel ont tendance à être touchées de manière disproportionnée par les conflits armés. Cependant, les processus de justice transitionnelle (JT) établis pour surmonter les causes et les effets des conflits armés ne se concentrent pas nécessairement sur les causes sous-jacentes de l’oppression qui ont fait en sorte que les communautés racisées sont plus susceptibles d’être affectées de manière disproportionnée par les conflits armés. Pour ces communautés, les démarches visant à les ramener au statu quo ante d’un conflit armé peuvent ne pas être suffisantes pour surmonter la situation de violence structurelle qui les a historiquement affectées. C’est le cas des communautés noires en Colombie, où les Noirs ont été réduits en esclavage, ont été et sont encore soumis à un racisme structurel, et où près de 1,2 million ou 26 % des Afro-Colombiens ont été victimes du conflit armé (alors que les victimes non afro-colombiennes comptent pour 16 %). En 2016, le gouvernement colombien et l’ancienne guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (« FARC-EP », selon son acronyme espagnol) ont signé un accord de paix pour mettre fin à un conflit armé qui durait depuis plus de 50 ans, le plus long de l’histoire de l’hémisphère occidental. Cela a déclenché un nouveau processus ambitieux de JT en Colombie.
En se servant de la Colombie comme étude de cas, je cherche à expliquer pourquoi le cadre de la JT n’est pas suffisamment bien outillé pour répondre aux besoins multiformes des communautés noires en vue de les faire passer de cycles prolongés de violence et de racisme systémique à un état de paix positive et de justice raciale. En outre, j’analyserai comment d’autres cadres, tels que la justice transformatrice, le droit international des droits de la personne et la justice raciale, peuvent contribuer à répondre aux besoins particuliers de justice et d’équité des communautés noires dans le cadre d’un processus de JT. De même, à l’aide d’un exercice de droit comparé, j’examinerai les expériences étrangères en matière de cadres de JT qui font intervenir des communautés racisées. En bref, mon hypothèse de recherche vise à proposer un cadre analytique capable d’examiner et de traiter adéquatement les situations particulières des communautés historiquement marginalisées et racisées dans le contexte des processus de JT.
Parmi ses autres expériences professionnelles, M. Romaña-Rivas a été, de 2018 à 2021, avocat à la Chambre d’amnistie et de pardon de la Juridiction spéciale pour la paix, un tribunal établi à la suite de l’accord de paix de 2016 entre le gouvernement colombien et l’ancienne guérilla des FARC-EP pour enquêter sur les crimes les plus graves commis pendant le conflit armé colombien et engager des poursuites contre leurs auteurs. De 2013 à 2018, M. Romaña-Rivas a également travaillé à titre d’avocat pour la Commission interaméricaine des droits de l’homme à Washington, D.C. M. Romaña-Rivas est titulaire d’une bourse d’études supérieures du Canada Vanier.
Éducation
Certificat en études afro-latino-américaines, Université Harvard, Institut de recherche afro-latino-américain du Centre Hutchins
Maîtrise en droit, Faculté de droit de l’Université américaine de Washington
Baccalauréat en droit, Faculté de droit de l’Université technologique du Chocó (Colombie)
Mehdi J. Hakimi
Candidat à la maîtrise en droit
Faculté de droit de Harvard
Programme d’étude proposé
Droit international et droits de la personne
M. Hakimi mènera des recherches à l’intersection du droit international, des droits de la personne et du développement. L’écart entre la théorie et la pratique du droit international des droits de la personne dans le contexte des États en transition constitue une question centrale dans ce domaine. Parmi les causes de cet écart (qui font l’objet de peu d’études) figure le rôle que les acteurs externes, y compris les organismes internationaux, les gouvernements étrangers, les donateurs et les transplantations juridiques en général, jouent dans l’élaboration des réformes juridiques dans les États touchés par des conflits. S’appuyant sur le cas de l’Afghanistan, M. Hakimi examinera le rôle des acteurs internationaux dans l’élaboration, au cours des deux dernières décennies, du régime juridique de ce pays en matière de droits de la personne. Sa recherche se penchera également sur un second volet connexe concernant le rôle des organismes internationaux, tels que la Cour pénale internationale, dans la lutte contre les atrocités commises depuis longtemps en Afghanistan et les violations endémiques des droits de la personne dans ce pays.
M. Hakimi était auparavant directeur général du programme sur la primauté du droit et chargé de cours à la Faculté de droit de l’Université de Stanford. Il a également été président de la Faculté de droit de l’Université américaine en Afghanistan.
Éducation :
Baccalauréat en droit, Université d’Ottawa
Maîtrise en administration des affaires, Université d’Ottawa
Baccalauréat, Université Carleton